lundi 16 mai 2016

Emmah et le prêtre vaudou

Nous voici à Trinidad. La ville musée de Cuba. Fondée au XVIème siècle, elle n'a l'air de ne jamais avoir changé. La ville a longtemps été un grand centre sucrier et de nombreux descendants d'esclaves y habitent toujours.
Nous flânions dans l'étouffante chaleur trinidadienne. Emma suffoque. Elle rase les murs pour capter la moindre parcelle d'ombre. Elle qui se gargarise d'aimer la chaleur et d'y résister fingers in the nose, elle a des vertiges et doit s'arrêter tous les dix mètres. Evidement elle n'a pensé ni à prendre ses lunettes de soleil ni à une bouteille d'eau… Vous imaginez bien…
Sanctuaire à Vinales
Au détour d'une ruelle, elle est apostrophée par un homme noir, la quarantaine, tenant une sorte de pipe à tabac (ou autre substance hallucinogène) et arborant un chapeau au goût pour le moins  hasardeux (une sorte de bonnet de père noël). "Amiga, tu es como mi abuela!" (je traduis ça sera plus simple pour vous). "Mon amie, tu ressembles à ma grand-mère". (Etant donné que nous n'avons vu aucune cubaine à dreadlocks, j'ai eu quelques doutes). Son accent espagnol n'était pas du pur castillan, nous avons mis quelques temps à comprendre. Puis, il enchaîne sur Emma. "Ah… Camerounaise… Football!" Il cherche un footballeur camerounais, ce sera une sorte de Pelé (le brésilien ou le ghanéen, nous n'avons pas très bien saisi) qui faisait des jongles avec des noix de coco.
Il cherche à nous amener chez lui. Il a trouvé de bons touristes pigeons, que va-t-il essayer de nous vendre? Au final, rien de pécuniaire, mais il convoitait surement quelque chose de plus obscur...
Une fois le perron passé, nous faisons face à un bric à brac de toutes les croyances et religions possibles et imaginables. A gauche, sur un banc, trônent deux horribles poupées, une noire et une blanche, toutes droites sorties du film d'horreur Choucky. Au centre, une sorte d'étagère. Sous une vierge sud américaine s'entassent pèle mêle une photo du pape argentin ( il était allé le voir à Santiago), des figurines de Confucius, un indien d'Amérique du nord en céramique ou une statue coloniale avec un vrai cigare encore fumant. A l'extérieur, une translation d'un village vaudou béninois ou togolais: une petite figurine en terre cuite surmontée de plumes de poulets. Elle tenait dans une calebasse tel "un réceptacle pour le sang des poulets sacrifiés" (dixit Emma).
Une fois nous avoir montré tout ça, le prêtre vaudou veut prendre Emma en photo devant ce sanctuaire hétéroclite. Elle décline plusieurs fois et finalement, nous nous en allons après de cordiaux serrages de mains. Je pensais le refus d'Emma lié à son général peu d'enthousiasme a être prise en photo.
Mais il n'en était rien! Elle redoutait en réalité que prise en photo, l'étrange homme puisse faire des incantations magiques à son encontre. Emma la rationnelle…
  



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