Nous voici à Trinidad. La ville
musée de Cuba. Fondée au XVIème siècle, elle n'a l'air de ne jamais avoir
changé. La ville a longtemps été un grand centre sucrier et de nombreux
descendants d'esclaves y habitent toujours.
Nous flânions dans l'étouffante
chaleur trinidadienne. Emma suffoque. Elle rase les murs pour capter la moindre
parcelle d'ombre. Elle qui se gargarise d'aimer la chaleur et d'y résister
fingers in the nose, elle a des vertiges et doit s'arrêter tous les dix mètres.
Evidement elle n'a pensé ni à prendre ses lunettes de soleil ni à une bouteille
d'eau… Vous imaginez bien…
Sanctuaire à Vinales |
Au détour d'une ruelle, elle est
apostrophée par un homme noir, la quarantaine, tenant une sorte de pipe à tabac
(ou autre substance hallucinogène) et arborant un chapeau au goût pour le
moins hasardeux (une sorte de bonnet de
père noël). "Amiga, tu es como mi abuela!" (je traduis ça sera plus
simple pour vous). "Mon amie, tu ressembles à ma grand-mère". (Etant
donné que nous n'avons vu aucune cubaine à dreadlocks, j'ai eu quelques
doutes). Son accent espagnol n'était pas du pur castillan, nous avons mis
quelques temps à comprendre. Puis, il enchaîne sur Emma. "Ah…
Camerounaise… Football!" Il cherche un footballeur camerounais, ce sera
une sorte de Pelé (le brésilien ou le ghanéen, nous n'avons pas très bien saisi)
qui faisait des jongles avec des noix de coco.
Il cherche à nous amener chez
lui. Il a trouvé de bons touristes pigeons, que va-t-il essayer de nous vendre?
Au final, rien de pécuniaire, mais il convoitait surement quelque chose de plus
obscur...
Une fois le perron passé, nous
faisons face à un bric à brac de toutes les croyances et religions possibles et
imaginables. A gauche, sur un banc, trônent deux horribles poupées, une noire
et une blanche, toutes droites sorties du film d'horreur Choucky. Au centre,
une sorte d'étagère. Sous une vierge sud américaine s'entassent pèle mêle une
photo du pape argentin ( il était allé le voir à Santiago), des figurines de Confucius,
un indien d'Amérique du nord en céramique ou une statue coloniale avec un vrai
cigare encore fumant. A l'extérieur, une translation d'un village vaudou
béninois ou togolais: une petite figurine en terre cuite surmontée de plumes de
poulets. Elle tenait dans une calebasse tel "un réceptacle pour le sang des
poulets sacrifiés" (dixit Emma).
Une fois nous avoir montré tout
ça, le prêtre vaudou veut prendre Emma en photo devant ce sanctuaire
hétéroclite. Elle décline plusieurs fois et finalement, nous nous en allons
après de cordiaux serrages de mains. Je pensais le refus d'Emma lié à son
général peu d'enthousiasme a être prise en photo.
Mais il n'en était rien! Elle
redoutait en réalité que prise en photo, l'étrange homme puisse faire des
incantations magiques à son encontre. Emma la rationnelle…
Togo |
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