vendredi 25 mars 2016

Atmosph'Air (polluée), HANGZHOU, Chine, 04/01/2016

J'arrive à Hangzhou par le train à grande vitesse. Dans le classement des places to go 2015 du New York Times, cette petite métropole de 5 millions d'habitants arrive en cinquième position. ( Evidement, la région de Bordeaux Val de Garonne arrive en première place :)
Lorsque je sors de la gare, c'est comme si j'avais été télé transporté. J'ai changé de galaxie. Un indéfinissable brouillard marron-gris empêche de voir à plus de 209 mètres. Simple brouillard? Hiver nucléaire? Pollution? Il ne pleut pas mais incompréhensiblement la moitié des passants ont toujours leur parapluie ouvert. Est-il possible que ce soit pour se protéger des pluies acides? Il faut dire qu'en Chine, s'il y a bien un cliché qui ne déçoit pas, c'est bien la pollution. Mais durant nos cinq jours à Pékin, nous avons tout de même eu deux jours relativement propres. La pollution de l'air excédait seulement de très peu le seuil alerte maximale à Paris! Le soleil et le bleu du ciel étaient même visibles!

Hangzhou est connue pour son lac de l'ouest. Il n'a eu de cesse depuis plus de mille ans que d'être célébré par de nombreux poètes. "Il y a le paradis au ciel. Sur Terre il y a Hangzhou" écrivit le poète Chaoying au XIVème siècle. Marco Polo, qui la traversa (en tout cas, c'est ce qu'il dit) lorsqu'elle était la plus grande cité du monde, l'appela la "ville céleste". Mais des eaux limpides du lac, des montagnes verdoyantes qui l'entourent, je n'ai pas vu grand-chose… Des chemins sinueux serpentant à travers un paysage d'estampe... Des pavillons apparaissant dans la brume… Je me perds dans des jardins de pierres centenaires… Ces bâtiments et jardins se combinent pour créer une fusion entre l'être humain et la nature. Je débouche sur une berge menant dans un contrée incertaine. Des bateaux sont amarrés ça et là. Le mauvais temps a mis les bateliers au chômage technique. L'atmosphère est étrange. Glaciale. Une atmosphère de bout du monde. Je m'attends à tout moment à voir apparaître comme dans la Divine Comédie, Dante et Virgile et à devoir les accompagner sur une des barques dans la traversée du Styx qui les mènera vers les enfers. Vers cet enfer que l'Homme crée sur Terre dans sa quête effrénée d'une croissance infinie. Je cherche un échappatoire. Des bicyclettes parquées près des flots. Hangzhou est la ville au monde où il y a le plus de vélos en libre service! Lueur d'espoir pour la Terre? Ou bien ces cyclistes ne portant pas de masque pédalent vers leur cancer du poumon?   





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