Je pense vous avoir dit que Cédric et moi sommes
allés au musée afro-brésilien de Sao Paulo. Mais laissez-moi vous raconter
comment cette visite s'est déroulée. Déjà, sachez que le musée, bâtiment à l'architecture
futuriste est situé au cœur d'un magnifique parc. Rendez-vous des joggeurs et
autres amoureux des bancs publics. L'intérieur du bâtiment est une immense
salle divisée par plusieurs panneaux qui font office de mur et où sont exposées
les œuvres. L'histoire des afro-brésiliens y est relaté dans un sens qui
j'avoue m'a totalement échappé. Mais les tableaux, sculptures et photos
d'époque valent bien le déplacement.
Au détour d'un panneau, Cédric et moi ,
nous nous sommes séparés. Je ne me suis pas inquiétée outre mesure puisqu'il
n'y a qu'une seule sortie. Ainsi donc, j'ai laissé mes pieds déambuler au gré
du hasard (Je tiens tout de même à dire qu'il ne m'était pas facile de regarder
certaines "œuvres"; plus d'une fois j'ai dû essuyer une larme furtive
sur ma joue). Mais voilà qu'à un moment, je me suis rendue compte que les rares
personnes qui visitaient aussi ce musée, semblaient me jeter des regards en
coin. Aurais-je encore une larme accrochée à mes cils? Je passe mes doigts sur
mes yeux secs. Non!
Hum, bizarre!
Oups! Peut-être est-ce la braguette (ô traîtresse!)de
mon short? un rapide et discret examen me confirme que non! Qu'ils sont donc étranges
ces brésiliens!
Je continuais donc nonchalamment ma visite, lorsque
j'entendis des pas précipités se rapprocher de moi. C'est l'une des gardiennes
du musée. Dans un portugais volubile, elle s'adresse à moi.
Euh…Nao fala português (je ne parle pas portugais);
l'une des rares phrases que j'ai mémorisé.
Elle a l'air désemparée, et essaye sans succès de se
faire comprendre par des signes. C'est une caméra-cachée ou quoi? J'affiche un
air de plus en plus perplexe, lorsqu'un des visiteurs-espions du musée apparaît "inopinément" près de nous. Il s'empresse de m'expliquer en anglais
que mon ami (i.e. Cédric) me cherche partout!
Oh!
Il me dit que la gardienne me demande de ne plus
bouger le temps qu'elle prévienne ses collègues de m'avoir retrouver. Celle-ci
me fait asseoir sur un banc et me refait signe de ne pas bouger. Là voilà qui repart toute guillerette en parlant dans son talkie-walkie.
Quelques minutes
plus tard, je vois apparaître Cédric. Il a l'air inquiet et plus ébouriffé que
jamais (si si c'est possible); c'est l'un des visiteurs-espions (un autre) qui
lui a dit où me retrouver.
-Mais où étais-tu passée? s'écrit-il, luttant
visiblement entre l'envie de me tuer ou de m'embrasser. Bon je crois que la
présence de la gardienne (de retour) m'a sauvé la vie. Et lui de m'expliquer
qu'il a dû faire une annonce dans les hauts parleurs (encore une fois! cf. nos
vacances à Paris) invitant toute personne ayant aperçu une femme noire vêtue de…bla
bla de bien vouloir le signaler.
Ah mais voilà le mystère des visiteurs-espions résolu!
il me traîne vers la sortie, sous le regard attendri des gardiens heureux
d'avoir réunis les amants égarés. Pendant qu'il me tenait fermement la main, je
me suis demandée un bref instant comment lui dire que je désirais aller aux
toilettes.
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